Les auteurs de la bande dessinée La Femme aux cartes postales, Jean-Paul Eid et Claude Paiement, font tourner depuis quelques mois une conférence-rencontre au fil de laquelle ceux-ci lèvent le voile sur la création de cet ambitieuse oeuvre histoire.
Supportés par des projections d’esquisses préparatoires, artéfacts d’époque, photos d’archives et maquettes, les créateurs invitent l’auditoire à remonter le temps jusqu’au Montréal des années 1950, ses cabarets légendaires, ses marquises et ses néons qui éclairaient le ciel du centre-ville, à l’époque où le jazz y était roi. Au fil des discussions, MM. Eid et Paiement parlent de leur collaboration scénario-dessin, des premiers plans de l’intrigue au découpage des dialogue, ainsi que des liens entre leurs deux milieux respectifs : la bande dessinée et le théâtre – avec, en complément, le langage cinématographique. Ils y présente également toutes les étapes préliminaires de la création de l’album, dont les études de personnages, la ligne du temps de 1957 à 2002, incluant toute les informations requises afin d’assurer la vraisemblance du récit. De plus, ils déconstruisent également divers dessins afin de remonter jusqu’à leur squelette, de façon à mettre en évidence les images d’archives ayant servi de base à la reconstitution d’événements, de lieux, de personnages. Enfin, ils présenteront également les lieux repérés – et abonamment documentés – utilisés pour certaines scènes du récit. Cela, sans compter la mise en évidence du travail quant à la couverture – et ses diverses maquettes – ainsi que la production du disque (fictif) qu’aurait enregistré en 1957 les personnages du livre, et qu’on créé, en réalité, Thomas Hellman et Fanny Bloom, produit par La Pastèque et Grosse boîte.
Afin de parler de tout ça, Jean-Paul Eid et Claude Paiement seront de passage à la succursale de la rue Saint-Jean de la Librairie Pantoute, le jeudi 1er mars de 18h à 20h.
À propos de La Femme aux cartes postales
1957. Rose quitte sa Gaspésie natale en laissant, derrière elle, une lettre sur son oreiller. Elle n’a qu’un rêve en tête: briller sur les scènes des prestigieux cabarets de la métropole. À cette époque, Montréal est un haut lieu de la vie nocturne et l’une des escales obligées des plus grands jazzmen. Les nightclubs brillent de tous leurs feux et la mafia fait des affaires d’or. Mais l’arrivée du rock’n’roll, l’engouement pour la télévision et l’élection du jeune et maire Jean Drapeau va sonner le glas de cet âge d’or.
À propos des conférenciers
Membre de l’équipe du magazine humoristique Croc, Jean-Paul Eid y publie pendant 10 ans les aventures du surréaliste banlieusard Jérôme Bigras et de Rex, sa tondeuse. Pages à lire par transparence, scénarios interactifs, pages miroir, Eid s’amuse à déconstruire le langage même de la BD et de ses codes. Il mène parallèlement une carrière d’illustrateur et participe ponctuellement à l’émission Plus on est de fous, plus on lit à la radio de Radio-Canada à titre de chroniqueur BD.
Formé en interprétation par l’option théâtre du collège Lionel-Groulx, Claude Paiement fonde avec le comédien Sylvain Marcel le Théâtre Harpagon, une compagnie essentiellement vouée à la création. À l’étranger, son théâtre a fait l’objet de productions en France, en Suisse et en Roumanie. Parallèlement à sa carrière de dramaturge, Claude Paiement scénarise en 1999 avec Jean-Paul Eid Le naufragé de Memoria, série BD de science-fiction plusieurs fois primées. La femme aux cartes postales est leur seconde collaboration.